dimanche 28 novembre 2010

L'acharnement thérapeutique: un concept simple?

Bonjour à tous,

Hellpharmacist m’a demandé de contribuer à son blogue après que je lui aie parlé d’une conférence particulièrement intéressante à laquelle j’ai assisté cette semaine.
Je me suis laissée convaincre assez facilement, étant sa blonde, mais il faut admettre que, dans mon ancienne vie, j’aimais bien écrire, moi aussi.

Ainsi donc, je lui racontais, ce matin, que nous avions reçu un avocat éthicien comme conférencier cette semaine. La conférence portait sur les soins intensifs et les soins palliatifs, qui sont assez souvent intimement liés, aussi bizarre que ça puisse paraître pour certains d’entre vous.

Ce qui avait particulièrement attiré mon attention était que le code civil du Québec ait prévu que, dans l’exercice du consentement substitué, un acharnement thérapeutique ne puisse pas être demandé.

Le consentement substitué est celui qu’on obtient d’une tierce personne quand le patient, donc celui qui doit recevoir les soins médicaux, n’est pas en mesure de le donner lui-même (parce qu’il est inconscient, inapte à juger pour diverses raisons, etc.) La personne qui donne le consentement a également le devoir d’agir dans le seul intérêt de la personne pour qui elle consent. Vous comprendrez donc que ce qui constitue un acharnement thérapeutique va à l’encontre du meilleur intérêt du patient.

C’est donc de la notion d’acharnement thérapeutique dont j’ai le goût de discuter avec vous aujourd’hui.

Certains d’entre vous ont-ils une idée de ce que constitue l’acharnement thérapeutique? Lorsque je demande aux patients que nous hospitalisons, peu importe la raison et la gravité de leur état, s’ils désirent être réanimés advenant un arrêt cardio-respiratoire, plusieurs me répondent : «Je ne veux pas d’acharnement», comme si ça allait de soi. Devons-nous comprendre que toute manœuvre de réanimation constitue un acharnement? Cela dépend-il plutôt du contexte? De la maladie? De l’âge du patient? De sa qualité de vie antérieure? J’utilise l’exemple de la réanimation, mais il pourrait s’agir de tout autre traitement (chirurgie, chimiothérapie, antibiothérapie…)

De nos, jours, la plupart des gens accordent une importance plus grande à la qualité de la vie qu’à sa durée. Mais qu’est-ce qu’une vie de qualité?

Il y a acharnement quand les mesures utilisées sont disproportionnées par rapport au résultat attendu en fonction du pronostic. Pour compliquer les choses, le sens de cette relation peut s’inverser pour un même patient, au cours d’un même épisode de soins.

J’illustre avec un exemple. Votre grand-père a 86 ans. Il est autonome, conduit encore son automobile et revient tout juste d’un voyage de pêche. Il ne prend que quelques médicaments, entre autres pour son diabète, et est encore très vif d’esprit. Vous l’emmenez à l’urgence car il fait de la fièvre et vient de perdre conscience en se levant. On vous explique, à l’urgence, que votre grand-père a une pneumonie bactérienne, et qu’il a fait une baisse de pression car la bactérie circule dans son sang. Il a également développé une détresse respiratoire et il aura besoin sous peu d’un respirateur. On vous explique également que le taux de mortalité est assez haut pour cette condition mais que, compte tenu de la bonne santé antérieure de votre grand-père, il a des chances de s’en sortir sans trop de séquelles. Il n’est pas en état de consentir lui-même aux soins actuellement et on vous demande donc à vous ce que votre grand-père voudrait qu’on fasse : le brancher au respirateur et l’hospitaliser aux soins intensifs avec des traitements maximaux en espérant qu’il s’en sorte, ou bien lui donner seulement des antibiotiques en sachant qu’il a moins de chances de s’en sortir. Votre grand-père ne vous a jamais fait part de ses volontés dans une telle situation mais, comme le médecin vous a dit qu’il avait des chances de s’en sortir, vous consentez aux soins.

Dans cette situation hypothétique mais néanmoins plausible, les protagonistes ont jugé que les mesures mises en place (respirateur, soins intensifs) en valaient la peine si cela permettait que le grand-père s’en sorte sans séquelle importante (donc avec une bonne qualité de vie).

Après deux jours aux soins intensifs, son état est stable, bien que précaire. On commence à diminuer les doses des médicaments qui maintenaient une pression artérielle adéquate et on parle de peut-être retirer le respirateur d’ici la fin de la semaine. Or, deux jours plus tard, il nécessite de plus en plus d’oxygène et le médecin vous explique qu’il y a une importante réaction inflammatoire dans ses poumons et que le taux de mortalité de cette condition est encore plus important que celui de la pneumonie. Comme il a encore une chance de s’en sortir, le médecin et vous êtes d’accord pour poursuivre le traitement maximal.

Or, de jour en jour, sa situation au plan respiratoire ne s’améliore pas. Il est maintenant sous respirateur depuis près de deux semaines, a perdu beaucoup de masse musculaire et, de plus, il a été victime d’un accident cérébro-vasculaire qui le laissera avec une faiblesse du côté gauche de son corps. Le médecin vous explique alors que, si votre grand-père survit, il aura une longue réadaptation avant de sortir de l’hôpital et qu’il ne sera très probablement plus autonome, et que ses chances de survie, quoique toujours existantes, sont encore plus minces. Votre grand-père a toujours dit qu’il ne voulait pas de voir diminué et qu’il ne voulait pas être «placé».

Les soins sont-ils toujours proportionnés? Doit-on continuer de les prodiguer tant et aussi longtemps que le grand-père est en vie? Et si son cœur s’arrête, on le laisse partir ou on le réanime?

Je vous laisse le soin de vous prononcer. En une pareille situation, la décision est prise conjointement par le médecin et la famille du patient, dans son meilleur intérêt, et en tenant compte de la notion d’acharnement, qui n’est pas toujours facile à définir, mais qui n’en demeure pas moins partie intégrante de l’art qu’est la pratique de la médecine. C’est ce que je voulais illustrer ici.

vendredi 26 novembre 2010

Une fin heureuse ou presque

Suite à l'article d'hier, tout s'est finalement bien déroulé. Le patient en avait amplement et pour longtemps. Je veux d'ailleurs ici affirmer mon admiration pour les infirmières de jour qui s'arrachent les cheveux pour répondre aux besoins grandissants de la population vieillissante. Sachez toutefois que même si vous êtes de soir ou de nuit et moins au courant, vous êtes tout de même autant responsables des soins au patient.

Même si tout s'est bien terminé, j'ai subi un stress énorme. Mettez-vous dans la peau d'un pharmacien un instant. Votre patient, qui devient VOTRE responsabilité dès qu'il vous choisi comme pharmacien (et non par pharmacie, chaque pharmacien est responsable de ses actes individuellement), n'a peut-être pas de médicaments. Si c'est des anticoagulants, il peut faire un ACV. Si c'est des médicaments pour le coeur, une crise cardiaque. Pour la pression, élévation de pression artérielle extrême. Des anti-douleurs, 12 heures de souffrances en ligne. Et d'autres trucs qui pourraient éventuellement mener à un décès ou une dégradation de son état. Dormiriez-vous bien la nuit? Ben non, j'ai mal dormi en c/$%?. Tout ça à cause du je-m'en-foutisme ou de la paresse de quelqu'un. Ou bien de son incapacité à se rendre compte, même si elle était débordée, que d'avoir les médicaments avant la fermeture était LA priorité.
 
Mais il semble bien malheureusement que le manque total d'empathie et l'égoïsme soit généralisé dans la société. Et ça se reflète dans le système de santé. Alors la prochaine fois que vous arrivez tout croche à la dernière minute à la pharmacie, pensez un peu aux problèmes que vous causez. Que le pharmacien vous ait fourni ou pas des médicaments, il n'a pas toujours fini complètement sa double vérification et vous le faites travailler en "over" sans qu'il soit payé. Et quand il n'a pas dormi la nuit d'avant, ça se peut qu'il aille hâte de s'en aller la tête en paix, comme n'importe quel être humain. Cela s'applique aussi à un autre sujet discuté précédemment, soit les médecins qui procrastinent à retourner les prescriptions faxées par les pharmaciens. À long terme, l'accumulation de problèmes et l'impossibilité de les résoudre en raison de la non-coopération des médecins et de certains patients nous met au pied du mur et on doit diminuer le service à la clientèle et les conseils MVL sinon on va exploser sous la pression administrative et le stress.  Je donne un exemple: docteur X m'envoie une prescription avec médicament lisible, mais posologie, nom et numéro de pratique illisibles. J'appelle, ils me disent que c'est docteur untel mais ne savent pas son numéro. J'essaie des numéros (sur les 6, il y en avait quelques-uns de bien écrits), je cherche dans la base de données de l'Ordre des Pharmaciens. Rien. Je rappelle, ils ne savent pas son numéro encore et, pensant être transféré, me retrouve à parler au médecin qui dit d'emblée "fais ça vite, j'ai pas rien que ça à faire". Ah ben le tabarnak!!!! C'est SA prescription qui n'est pas correcte et SON nom qui est impossible à trouver tellement c'est bizarrement écrit et il a le culot de quasiment m'envoyer promener comme une mouche fatigante. Ce médecin là, j'ai retenu son nom et je l'attends avec une brique et un fanal s'il fait encore une erreur ou m'appelle. Il va goûter à sa "médecine".

Et pourquoi pensez-vous que les infirmières se plaignent? Ce n'est pas tant le salaire qu'elles revendiquent, mais des conditions de travail décentes. Elles sont également prises dans ce tourbillon de papiers à signer, de médicaments à donner, de prescriptions que la madame a perdu et qu'elles cherchent avant de t'appeler pour te dire qu'elles ont tout fait jusqu'à des situations auxquelles je ne croirais même pas moi-même si je ne les avais pas vécues. Les infirmières compétentes et vaillantes sont toutes en train de "sacrer leur camp" tellement le milieu est malsain et stressant. Quand tu as l'impression de gérer un CHSLD quasiment tout seul, un moment donné tu pètes au frette.

Et c'est tout. Je voulais seulement vous rappeler que les professionnels de la santé sont des êtres humains eux aussi. Et ce stress, je ne suis sûrement pas le seul à le vivre, les étudiants en pharmacie constituant la Faculté avec le plus haut taux de dépressions. Arrêtez de jouer au tout puissant que rien n'affecte derrière son armure blanche et si vous ou un collègue ne semblez pas filer, arrêtez-vous 5 minutes et parlez-en.

jeudi 25 novembre 2010

Les sorties d'hôpital à 30 minutes de la fermeture...

Cas fictif (nom, c'est pas vrai, je le change juste assez pour que vous ne pussiez reconnaître personne, respectant ainsi la loi sur la confidentialité):

Une résidence vous envoie par fax, par livreur ou directement le mandataire du patient avec un formulaire de consentement pour le transfert d'un dossier. Rien n'apparaît sur le formulaire de consentement (pour les patients: pour que vous transfériez votre dossier pharmacologique dans une autre pharmacie, vous devrez de plus en plus signer un formulaire écrit autorisant la pharmacie recevant votre dossier à effectuer le transfert. Ce formulaire est pratiquement toujours exigé dans le cas des personnes âgées en raison de leur vulnérabilité à la manipulation par autrui (vos parents, tant qu'ils sont considérés aptes, ont le droit de prendre toute décision concernant le choix de leur pharmacie et leur consentement authentique est toujours vérifié), je ne connais pas les coordonnées de son ancienne pharmacie, je n'ai aucune prescription de l'hôpital (généralement, on ne déménage pas le soir 30 min avant la fermeture des pharmacies. Ça sentait donc le "médecin vient de me libérer de l'hôpital" à plein nez. Et aucune information si elle a des pilules ou pas évidemment. Et je me dis à moi-même que ce serait impossible qu'une infirmière m'envoie ça en s'attendant à recevoir un Dispill dans 30 minutes sans que je lui parle. Je l'appelle donc pour vérifier tout ça et la sempiternelle boîte vocale embarque. Et voilà, aucun retour d'appel et je suis fermé.

En fait, je ne sais même pas si ça va être un dispill, ce qui complique encore plus ma tâche: un Dispill code G ou P? Pour la RAMQ, un code G indique que la personne peut utiliser son dispill seule, avec (infirmière ou préposée inclus) ou sans l'aide de quelqu'un. Un code P indique que la personne n'est pas capable de gérer ses médicaments seule et que la personne l'utilise seule ou avec quelqu'un qui ne pourrait l'aider à gérer ses médicaments autrement en raison de problèmes. Un code G est renouvelé à chaque 28 jours avec 1 honoraire professionnel + le prix des pilules. Bref, c'est comme un service gratuit qu'on offre, disant à la RAMQ qu'on vous a donné un pot de 28 pilules sans charger pour le temps de préparation et le matériel du Dispill. Le code P est renouvelé à la semaine, avec un honoraire professionnel plus bas mais légèrement supérieur de quelques dollars au cumulatif annuel afin de payer le matériel. Ce sont les règlements de la RAMQ, pas des tours de passe-passe de pharmaciens. Vous pouvez voir aussi que la façon d'entrer les prescriptions dans le dossier informatique sera différente selon le code. De plus, les règles de l'art nous commandent d'envoyer un FADM (Feuillet d'administration des médicaments, papier que les infirmières utilisent pour noter la prise des médicaments de leurs patients) et un profil à jour à l'infirmerie ou à la directrice des soins.


Et il paiera comment le patient. Compte au mois, à chaque fois, à chaque semaine? VISA, comptant, sur livraison, par chèque? J'en sais quedalle. Et je parle de RAMQ, mais il a peut-être une autre assurance, ce qui change encore les règles du jeu.

Aujourd'hui c'est moi qui vous vois venir. Vous vous dites que j'aurais pu appeler un proche et prendre la chance de peut-être avoir les coordonnées de l'autre pharmacie. Mais sans être sûr s'il n'y a pas eu hospitalisation (ce ne serait pas la première fois qu'une résidence "omet" d'envoyer une prescription de l'hôpital, croyez-moi!), c'est risqué. Administrer des médicaments qu'une personne a cessé de prendre depuis un certain temps et peut-être remplacés par d'autres peut créer des interactions et des effets désastreux.
 
Vous pouvez donc voir ici que je ne pouvais absolument rien faire sans retour d'appel. Rien. Et de plus, il est hasardeux d'envoyer des médicaments à quelqu'un qui en a peut-être suffisamment, ceux-ci refusant de payer et voulant les retourner, nous forçant soit à les reprendre à perte (on doit les détruire) ou à refuser comme nous l'indique la loi (en effet, il est illégal de reprendre un médicament. On ne sait pas dans quelles conditions il a été gardé et voudriez-vous vraiment prendre les médicaments usagés de quelqu'un? En tout cas, pas moi). Sauf qu'on ne peut refuser si on l'a envoyé/vendu sans le consentement du patient, dans quel cas on doit le reprendre à perte.

Donc, de grâce, rappelez avant la fermeture des pharmacies, car cela vous jouera un vilain tour collègues infirmières. Dans un cas comme celui-ci, j'ai documenté mes tentatives de recherche d'information et les heures où j'ai appelé. Je suis blindé. J'espère que tout ira bien pour le patient ainsi que pour l'infirmière, puisque si quelque chose arrive au patient, elle sera tenue responsable car mon dossier est béton (pratique l'endos vierge des prescriptions). Et elle sera accusée de négligence.

mercredi 24 novembre 2010

L'hémochromatose: une maladie méconnue mais très prévalente au Saguenay-Lac-St-Jean

L'hémochromatose génétique est un désordre génétique dans laquelle le gène (il y en aurait plusieurs, mais le plus connu est le HFE) impliqué dans le métabolisme du fer a muté et peut causer une augmentation de l'absorption intestinale du fer. Les manifestations cliniques de la maladie sont dues à des dépôts de fer dans les tissus tels que le foie, le pancréas, le cœur et la glande pituitaire.Cette maladie était peu considérée à l'époque et n'était traitée qu'en l'apparition d'un "diabète doré" dont je discuterai plus tard. Voici la prévalence en fonction de l'origine ethnique de la mutation homozygote du HFE:

  • Caucasiens — 0.44%
  • Amérindiens — 0.11%
  • Hispaniques — 0.027%
  • Noirs — 0.014%
  • Asiatiques — 0.00004% 

Voici le rapport sur l'épidémiologie génétique de l'hémochromatose au Saguenay par Anne Vigneault:


http://bibvir.uqac.ca/theses/1466950/1466950.pdf

Et sans oublier le site du CORAMH:


http://www.coramh.org/

PHYSIOPATHOLOGIE:


Normalement, le fer est perdu par la transpiration, les cellules mortes de la peau et l'intestin à raison d' 1mg par jour. Les femmes en âge de concevoir perdent un 0.5 à 1mg par jour additionnel à cause des menstruations. Ces pertes sont généralement balancées par l'absorption de 10 à 20mg de fer dans la diète occidentale quotidienne (Ce type de fer est absorbé à environ 10%, ce qui redonne 1 à 2mg de fer élémentaire. Les formulations pharmaceutiques permettent une absorption beaucoup plus élevée). Chez les gens atteints d'hémochromatose, l'absorption du fer n'est pas régulée en fonction des stocks. Cela amène progressivement une accumulation du fer parce que le mécanisme normal d'excrétion des surplus ne fonctionne plus dès que le fer est absorbé dans le sang.


POURQUOI LES SYMPTÔMES DÉBUTENT DANS LA QUARANTAINE:


Simple calcul mathématique, mon cher Watson! Un homme malade va absorber 2 à 4 mg de fer élémentaire par jour, le laissant avec un surplus de 1 à 3 mg par jour. La rétention de 3mg par jour équivaut à 1g par année. Puisque les surplus sont utilisés durant l'adolescence pour la croissance, ce ne sera pas avant l'âge de 40 à 50 ans que l'accumulation aura atteint plus de 20g de fer! Les femmes développent souvent les symptômes plus tard que les hommes, en raison des pertes de sang causées par les menstruations, les grossesses et la lactation.


LES SYMPTÔMES:


L'accumulation de fer cause divers dysfonctionnements tels que des maladies du foie, une pigmentation de la peau, du diabète sucré, de l'arthropathie, l'impuissance chez les hommes et une hypertrophie du muscle cardiaque (qui peut ou pas causer de problèmes).Voici les pourcentage des patients atteints par différents symptômes:

  • Anomalies de la fonction hépatique — 75%
  • Faiblesse et léthargie — 74%
  • Hyperpigmentation de la peau (causée par un mélange de fer et de mélanine) — 70%
  • Diabète sucré — 48%
  • Arthralgies (Douleurs articulaires) — 44%
  • Impuissance — 45%
  • Anomalies à l'échographie cardiaque — 31%
  • Perte de libido  — 26%

L'état de "diabète doré" est atteint lorsque le patient souffre de la triade cirrhose du foie, diabète sucré et hyperpigmentation de la peau. Cela se produit lorsque 20g et plus sont présents (soit 5 fois les réserves normales). Plus le patient est pris tôt, plus le risque de conséquences fâcheuses est atténué.

D'autres symptômes relativement graves peuvent apparaître:

-Maladies du foie
-Carcinome hépatocellulaire
-Arthropathies (problèmes aux articulations)
-Maladies cardiaques
-Hypogonadisme (diminution de la production des hormones sexuelles) = Aménorrhée (absence de menstruations) et Impuissance
-Hypothyroïdisme (la glande thyroïde régule la température, l'énergie, etc) 



TRAITEMENT:


Aussi bizarre que cela semble possible, la bonne vieille saignée, qui occasionne une perte de fer et rétablie l'équilibre en contrebalançant l’hyperabsorption du malade.

P.S. Je sais que cela ne contient pas beaucoup d'information poussée, mais je ne peux pas écrire un "textbook". Toutefois, le lien PDF en début de page me semble assez complet et pour de plus amples renseignements, consultez les études ci-bas.
  
(RÉFÉRENCES)
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mardi 23 novembre 2010

L'alcool et la femme enceinte: controverse sur la nouvelle étude

Débutons d'abord par ce court extrait écrit par Andrew Skelly le 22 novembre 2010 sur Professionsanté:

Des chercheurs britanniques ont conclu qu’il n’y a pas, jusqu’à l’âge de cinq ans, de risque accru de problèmes comportementaux ni de déficits cognitifs cliniquement importants chez les enfants de mères qui ont consommé au plus deux verres d’alcool par semaine pendant la grossesse. Un verre d’alcool est l’équivalent d’un quart de litre de bière, d’un verre de vin ou d’une mesure de spiritueux.


La Dre Yvonne Kelly, du University College de Londres, et ses collègues ont étudié 11 513 garçons et filles nés entre septembre 2000 et janvier 2002. À l’âge de cinq ans, les enfants dont la mère consommait une grande quantité d’alcool avaient plus de chances d’être hyperactifs et de présenter des problèmes comportementaux et émotionnels que les enfants dont la mère avait pris la décision de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse. Cependant, rien ne donnait à penser qu’une consommation modérée pendant la grossesse compromettait le développement des enfants. Le rapport de recherche a été publié en ligne sur le site du Journal of Epidemiology and Community Health.

Et c'est là que débute la controverse. Je vous ferai remarquer que dans ce court extrait, vous n'avez aucune idée de la méthodologie utilisée lors de l'étude, de la façon dont cela a été fait, analysé, etc. Vous me voyez venir je pense bien...

Tout d'abord la façon dont les données ont été colligées: aucun comité d'éthique sur la Terre, du moins certainement pas en Angleterre, ne permettrait que l'on expose volontairement des femmes enceintes à de l'alcool. Il faut donc se fier à la consommation rapportée par les mères, ce qui est plus que subjectif. Savez-vous vraiment quelle quantité de vin rouge à 12% représente une consommation? Une coupe? Vous avez tout faux. La majorité des gens, lorsque questionnés sur leur consommation d'alcool ou de tabac, vont sous-estimer la quantité consommée sciemment ou involontairement. C'est un secret de polichinelle pour les professionnels de la santé.

Voici les quantités converties:

http://www.camh.net/fr/About_Addiction_Mental_Health/Drug_and_Addiction_Information/images/16854one_standard_drinkfr.jpg

De plus, et c'est très bien écrit mais pourtant le message ne semble pas clair pour certaines. "À l’âge de cinq ans, les enfants..". Ok, donc l'article dit clairement que l'on ne sait pas ce qui va se passer après l'âge de 5 ans. Ce qui signifie tout simplement que l'on ne possède AUCUNE donnée sur l'innocuité à long terme. Aucune femme enceinte n'accepterait de prendre un médicament si le pharmacien lui disait qu'il y a un risque (ce que l'étude a démontré, elle n'a pas dit qu'il n'y avait aucun risque, mais qu'il était peut-être moins élevé que l'on pensait, ce qui est discutable car on ne base pas une pratique clinique sur les conclusions d'une seule étude, ce serait irresponsable) et qu'on ne l'a pas étudié plus de 5 ans. Alors pourquoi boire?

Expliquez-moi parce que je ne comprend pas. Si une consommation faible à modérée est correcte (si vous êtes chanceuse, en fonction de plein de trucs), rien n'arrive au bébé mais vous n'êtes même pas "feeling". Pour le goût du vin? Mettez en un peu dans votre recette. Sinon, désolé, mais c'est de l'alcoolisme pur et simple. Et si vous buvez pour vous saouler, et bien là vous prenez de méchants risques.

Sachez également que la prise d'alcool nuit au sommeil contrairement à la croyance populaire (pas trop recommandé pour une femme enceinte ça), à l'absorption des nutriments et vitamines, donne des nausées, donne une somnolence cumulative avec le Diclectin que la majorité des femmes utilisent et ce n'est pas très nourrissant. Vous prenez de l'acide folique, faites attention à votre alimentation mais vous scrappez tout avec de l'alcool. Pas l'idée du siècle.

Et pour celles qui continueront à clamer qu'elles buvaient et que leurs enfants sont normaux, vous êtes chanceuses mais chaque femme est différente (Ex: ce n'est pas tout le monde qui devient schizophrène en fumant du "pot", mais ça arrive plus souvent qu'on le pense).

Cette étude tenait-elle compte des retards de croissance, des morts subites, des avortements, des fausses couches et peut-être que c'est à l'âge de 10 ans qu'on va se rendre compte qu'il a des retards d'apprentissage. S'il arrive quelque chose à votre bébé parce que vous avez bu, vous vous sentirez coupable pour le restant de vos jours, que vous passerez de toute façon dans le système de santé.

JE NE POURRAI DONC JAMAIS, EN MON ÂME ET CONSCIENCE, ET EN TANT QUE PHARMACIEN, VOUS DIRE QUE QUELQUES VERRES CE N'EST PAS GRAVE.


Mais il ne faut pas croire non plus que si vous avez bu accidentellement tout est foutu. Plusieurs médicaments (consultez votre pharmacien) ne causent peu ou pas de problèmes à très faible dose. Mais ne faites quand même pas exprès.

Et voici le document publié par l'Institut National de Santé Publique du Québec en 2004 sur l'état de situation sur le Syndrome d’Alcoolisation Foetale (SAF) au Québec fait en collaboration entre-autre avec Ste-Justine et le CHUL de Québec (c'est encore bon, l'alcool restera toujours de l'alcool):


http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/291-SyndromeAlcoolisationFoetale.pdf

Alors, que prendrez-vous ce soir mesdames en apéritif? Vous avez le choix entre un "Château Ste-Justine/CHUL 2004" ou une obscure bouteille de "Domaine d'une étude anglaise mal-foutue 2010". Je vous conseille fortement la cuvée locale cependant ;)

P.S. Je sais que des médecins sont passés à la télé et supportaient les résultats de l'étude. Mais ils ne faisaient sûrement pas la promotion de sa consommation, seulement de la réassurance chez celles y ayant été exposées. Sinon, ce sont des imbéciles, car quand tu donnes un pouce, l'autre en prend un pied, c'est connu!

lundi 22 novembre 2010

Montée de lait contre les prescriptions de /$%?

Désolé si cette page d'opinion peut sembler "bitch", je ne généralise pas car certains médecin sont de supers bons prescripteurs, mais d'autres devraient retourner apprendre à rédiger une prescription dans les règles de l'art. Ici, je ne parlerai même pas des médecins dont on ne comprend rien au médicament inscrit (on joue aux devinettes en posant des questions sur le diagnostic et on se dit "oh, je pense que c'est ça, je vois un V 300 TID) à celui dont la prescription est impeccable mais ne comportant aucun nom ou numéro de pratique dessus ou alors il est illisible. Il faut alors appeler à l'hôpital, la clinique, le pager, toutes des choses pour lesquels nous ne sommes pas payés comme les médecins le sont à chaque acte médical et ils s'en trouvent encore pour dire qu'on s'en met plein les poches. Et quand vous arrivez à la pharmacie, vous perdez encore du temps avec ça, chers patients, car distribuer un médicament n'est pas si long pour un pharmacien avec plusieurs années d'expérience et une bonne connaissance des nouvelles technologies. Mais rejoindre un médecin, j'espère que la patience est une de vos vertus. Ce qui ne semble pas être une des leurs, puisque si vous avez le malheur de les faire attendre 2 minutes pour terminer une analyse complète, ils raccrochent et vous considèrent d'emblée responsable d'avoir refusé leur appel ou bien ils "flood" les lignes téléphoniques, prenant les 3 lignes pour être certain de passer devant les patients. C'est une stratégie malhonnête et injuste. Surtout que les plus impatients d'entre eux sont souvent ceux qui veulent nous lancer des pierres quand on les interrompt lors d'une consultation (ben oui, mon analyse du dossier pharmacologique de 10 pages, c'est pas grave de me la scrapper hein, mais ton examen ça par exemple).

D'autres poussent l'audace jusqu'à dire à leur secrétaire de prétexter une consultation, de ne jamais leur passer les pharmaciens et en plus ne rappellent pas! Je me suis déjà fait demandé par une secrétaire qui m'avait donné le numéro direct d'une clinique de médecins. "Euh, probablement le seul médecin digne de ce nom qui trouve l'interdisciplinarité importante madame". Ou font le truc du 2 minutes et se disent "eh bien qu'il mange de la schnoutte le pharmacien, il me rappellera". Et la roue recommence à tourner et tu cours encore après. Il y a aussi celui qui ne signe même pas. Tu as le nom du résident pour le temps où il travaille (chapeau pour eux, ils sont disponibles et avenants), mais quand les R4 et moins changent d'endroit, ce ne sont plus leurs patients et tu ne sais pas qui était leur patron si tu dois modifier un traitement hospitalier (chimiothérapie, médicaments anti-rejet, diabète qui sont souvent gérés par des hôpitaux ou des CLSC). Il y a aussi celui qui veut que le patient soit repris immédiatement par le médecin de famille dès sa sortie de l'hôpital, donc il prescrit pour un mois.

Ne savez-vous pas chers collègues que l'augmentation de la fréquentation des urgences est due au fait que plusieurs patients n'ont PAS de médecin de famille? Et ça prend 3 mois d'avance avoir un rendez-vous chez le médecin. Pas un mois bordel, ouvrez-vous les yeux! Et on ne parlera pas du délai pour voir un spécialiste. On se ramasse avec des dossiers-patients avec 4-5 prescripteurs impliqués, chacun ne sachant pas ce que les autres font et refusant de renouveler leurs prescriptions mutuelles, et la RAMQ ne nous donne pas une marge de manœuvre de 3 mois, c'est UN mois. C'est tout. Après, vous nous mettez dans le pétrin. On ne peut pas sciemment mettre la vie de quelqu'un en danger en refusant de lui vendre sa médication, et en même temps on n'a pas le droit de dépanner plus qu'un mois pour la RAMQ et 3 mois si vous avez une assurance privée. Ah mais non, c'est vrai, certaines cliniques ont trouvé une solution géniale. Puisqu'elles ne peuvent pas faire "chick-chick" avec votre carte-soleil (notre argent collectif) en vous dépannant, ils vont prendre le fax de demande de prescription temporaire du pharmacien et le signer contre des frais et seulement si vous allez la chercher (ils ne se forceront même pas pour la refaxer. Moi, perso, je connais une clinique qui charge 20$). N'est-ce pas merveilleux le système de santé faussement gratuit! J'ai pas le temps de te voir dans les délais que le gouvernement requière parce qu'il ne forme pas assez de médecins et c'est pour ça que tu dois payer 20$ + le gas + le temps.

Parlons des narcotiques maintenant. Produits extrêmement contrôlés, ils doivent être prescrits d'une façon très précise et irréprochable. Or, les médecins font autant preuve de laxisme, sinon plus avec ce genre de prescription. C'est à penser qu'ils croient qu'ils peuvent prescrire de la morphine sur une napkin! La quantité totale doit être inscrite, la quantité servie par période de temps et la signature doit être parfaitement reconnaissable. La moindre erreur dans quoi que ce soit la rend invalide. Déjà que nous sommes accablés par le fléau des modifiées/fausses prescriptions qui nous amènera de plus en plus à vérifier auprès des prescripteurs, on a pas besoin de courir après un médecin pour refaire une prescription légitime pour un patient ayant un cancer par exemple. Et cela nous met encore dans un état semi-légal. Tu ne peux pas enlever les narcotiques d'un monsieur qui prend de l'Hydromorphe Contin 24mg BID demain matin. Donc tu la remplis, tu faxes le formulaire correctement en attendant la signature du médecin. Et des fois il change de narcotique et se trompe aussi dans sa nouvelle prescription alors que tu n'as même pas reçu le fax corrigé de l'ancienne prescription mal-foutue. Cela nous met dans un état "d'illégalité temporaire" qui est extrêmement stressante et déplaisante.

Ah, j'oubliais celui qui prescrit des narcotiques mais ne sait même pas la durée du timbre transdermique ou du comprimé, qu'une entre-dose c'est 10% de la dose consommée en 24 heures et revoit le patient et ne change pas les entre-doses mêmes si le patient a pris 200 Dilaudid en entre-doses dans le mois. Bordel! Et je finirai ma montée de lait avec les maudites prescriptions électroniques toutes croches et imprimées sur du papier qui s'efface sur des feuilles 1/3 de la largeur d'un "pad" à prescriptions. Bon, j'ai fini de chialer.

JE VOUS LE RÉPÈTE, CELA NE CONCERNE PAS TOUS LES MÉDECINS. NE METTEZ PAS LE CHAPEAU S'IL NE VOUS FAIT PAS AVANT DE VOUS OFFUSQUER. LA GROSSE MAJORITÉ DES MÉDECINS AVEC QUI JE TRAVAILLE OU QUE JE CONNAIS PERSONNELLEMENT SONT TRÈS COMPÉTENTS MAIS JE VOULAIS DÉMONTRER À QUEL POINT CETTE PETITE MINORITÉ DE "BOTCHEUX" PEUT NOUS CAUSER AUTANT DE PROBLÈMES.

vendredi 19 novembre 2010

Avandia: Nouvelles obligations et votre rôle de citoyen

Reproduction du communiqué de GlaxoSmithKline avec Santé Canada du 9 novembre 2010 avec mes commentaires espiègles au travers lol.

À l'intention des professionnels de la santé:

Objet: nouvelles restrictions importantes à l'emploi d'AVANDIA, d'AVANDAMET et d'AVANDARYL en raison de renseignements sur l'innocuité cardiovasculaire.

GlaxoSmithKline Inc., suite à des consultations avec Santé Canada, désire vous faire part de nouvelles restrictions importantes à l'emploi d'Avandia, Avandamet et Avandaryl pour le traitement du diabète de type 2.

À la suite d'une évaluation par Santé Canada de résultats récents d'une méta-analyse regroupant des essais cliniques et de certaines études observationnelles évoquant un risque accru d'événements cardiovasculaires chez les patients traités avec Avandia, de nouvelles restrictions sur l'emploi de produits contenant de la rosiglitazone ont été émises:

Les 3 produits sont maintenant indiqués UNIQUEMENT chez les patients atteints du diabète de type 2 pour qui tous les autres antidiabétiques oraux, administrés en monothérapie ou en association, ne permettent pas de contrôler adéquatement la glycémie ou ne conviennent pas pour tout autre raison pharmaceutique.

Avant de rédiger ou de renouveler une ordonnance de ces produits, les médecins doivent évaluer si l'usage d'un produit contenant de la rosiglitazone s'avère un choix thérapeutique approprié. Les cas échéant, ils devront:

-Consigner l'admissibilité des patients répondant aux critères susmentionnés;
-Renseigner chaque patient sur les risques et les bienfaits des médicaments, y compris les risques cardiovasculaire.
-OBTENIR LE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ PAR ÉCRIT DU PATIENT À PRENDRE LE MÉDICAMENT.

Les monographies canadiennes des produits contenant de la rosiglitazone ont été mises à jour afin d'inclure la nouvelle indication ainsi que le processus de consentement éclairé. Il est également à noter qu'une nouvelle mise en garde encadrée comprenant les renseignements suivants a été ajoutée aux monographies canadiennes de ces produits:

-Les produits contenant de la rosiglitazone, comme les autres thiazolidinediones, peuvent entraîner une rétention liquidienne et de l'insuffisance cardiaque (IC) (rien de nouveau sous le soleil ici et ça se produit surtout en association ou chez les IC).
-Les produits contenant de la rosiglitazone peuvent être associés à un risque accru d'ischémie cardiaque. La prise des 3 médicaments n'est pas recommandée chez les patients ayant des antécédents de cardiopathie ischémique, particulièrement ceux qui présentent des symptômes d'ischémie myocardique.
-Les produits contenant de la rosiglitazone ne devraient être utilisés que lorsque tous les autres antidiabétiques oraux, administrés en monothérapie ou en association, ne permettent pas de contrôler adéquatement la glycémie ou ne conviennent pas en raison de contre-indications ou d'intolérances.

Il est recommandé aux médecins d'informer les nouveaux patients et ceux déjà sous traitement (c'est là que ça se corse chers collègues médecins. Vous aurez désormais l'obligation de réviser tous vos dossiers et appeler les patients si vous suivez les recommandations parce que je viens de le dire à tout le monde mouahaha) par la rosiglitazone des risques liés à l'instauration et/ou à la poursuite de ce traitement et d'obtenir leur consentement par écrit à prendre ce médicament.

Le document de consentement est disponible ici si vous voulez aider votre médecin en le pré-remplissant, (ouais, je suis pas trop "evil" finalement). Attendez toutefois qu'il vous ait donné les informations et que vous consentiez avant de le signer.

www.gsk.ca

Les pharmaciens peuvent par ailleurs continuer à fournir les produits à leurs patients. Cependant, ils doivent diriger ceux-ci vers leur médecin en vue d'obtenir des conseils relatif à leur traitement (bref, on va se la couleur douce...jusqu'à ce qu'arrivent les changements de traitement des non-consentents et les problèmes de gestion d'inventaire).

Un avis public sera émis afin d'informer les patients de ces changements et afin de leur conseiller de prendre un rendez-vous avec leur médecin le plus tôt possible pour revoir les modalités de leur traitement plutôt que d'interrompre brusquement la prise du médicament.

ATTENTION: L'ARRÊT SOUDAIN ET MÊME TEMPORAIRE D'UN MÉDICAMENT, DÉPENDAMMENT DU MODE D'ACTION DE LA MOLÉCULE ET DU DOSAGE , PEUT ÊTRE EXTRÊMEMENT DANGEREUX POUR VOTRE SANTÉ ET MÊME CAUSER LA MORT DANS DES CAS GRAVES. JE SUIS SÉRIEUX.

Les monographies à jour pourront être consultées sur le site de GSK.

La gestion des effets indésirables liés à un produit de santé commercialisé (communément appelé en étude de phase 3, à une étape où le produit est prescrit et en vente mais pris par une quantité de gens qu'aucune étude préliminaire ne pourrait recruter, permettant de colliger de nouvelles données sur l'innocuité) dépend de leur déclaration par les professionnels de la santé et les consommateurs. Les taux de déclaration calculés à partir des effets indésirables signalés de façon spontanée après commercialisation des produits de santé sous-estiment généralement les risques associés aux traitements par ces produits de santé. Tout effet indésirable grave ou imprévu chez les patients recevant ces produits doivent être signalés à GlaxoSmithKline ou à Santé Canada aux adresses suivantes:


www.santecanada.gc.ca/medeffet

Veuillez noter que de le communiquer à Glaxo n'est pas problématique ou risqué, les compagnies sont obligées par la loi de transmettre ces rapports à Santé Canada.

LA SANTÉ PUBLIQUE, NOTRE RESPONSABILITÉ À TOUS:

J'aime bien la fin du communiqué. Il me permet de vous rappeler ou de vous apprendre que vous devez et devriez déclarer les effets secondaires non-dits par votre pharmacien (donc ceux inconnus, vous devez discuter des effets indésirables normaux ou anormaux avec votre pharmacien et médecin, mais pas déclarer des nausées à Santé Canada pour des médicaments dont les études montrent que 30% des patients avaient des nausées et le pharmacien vous avait avisé. Une simple consultation avec votre professionnel suffit).

Plutôt que de se plaindre et de redouter les médicaments en général en raison de certains échecs de phase 3 (Vioxx, Thalidomide, qui reviennent souvent dans la bouche des adeptes de la conspiration pharmaceutique et de l'idée du "cobaye"), participez activement en déclarant vos effets indésirables et dites-vous que, par exemple, la thalidomide est responsable du début de la recherche sur les malformation fœtales dont profitent aujourd'hui les femmes grâce à l'expertise du centre IMAGe de Ste-Justine. Et le Vioxx, par la compréhension du rôle des prostaglandines et de la cyclooxygénase, va sûrement nous aider dans la prévention des risques cardiovasculaires lorsque l'on comprendra complètement comment ils ont affectés la santé cardiovasculaire.

Ça n'excuse pas tout, mais si on est passés d'une espérance de vie de 30 ans au Moyen-Âge à des centenaires maintenant, ce n'est pas pour rien. La majorité des médicaments sont bons et efficaces lorsque bien utilisés par le médecin et que vous discutez avec lui et votre pharmacien à chaque rencontre pour voir comment ça va avec vos médicaments ;)

jeudi 18 novembre 2010

Les drogues de synthèse ou naturelles dites "légales": la vérité.

De nos jours, la connaissance est à portée de tous. La biochimie n'y fait pas exception et, comme toute technologie, la synthèse d'un composant chimique peut être utilisée à bon comme à mauvais escient. Mais je vous invite tout d'abord à lire ces articles parus dans la Presse :


http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201011/17/01-4343665-trois-employes-dechologik-arretes.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4307630_article_POS2

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201008/18/01-4307630-saisie-decstasy-legale-a-la-boutique-echologik.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4343665_article_POS1

Voyons donc à quoi ressemble le portrait: des biochimistes menacés par le crime organisé ou eux-mêmes motivés par l'appât du gain, produisent des molécules à partir de la structure moléculaire de substances connues pour leur effet psychotropes afin de créer une nouvelle drogue. Ou bien tout simplement quelqu'un est au courant de l'existence d'une drogue produite naturellement quelque part dans le monde et l'introduit dans un pays où elle est inconnue. Vous pouvez croiser ces 2 cas de figures, qui sont aussi dangereux l'un que l'autre.

En effet, les drogues ainsi créées peuvent différer de la molécule mère à quelques, aucun ou tous les niveaux suivants:

-Effets voulus;
-Effets indésirables;
-Contre-Indications;
-Interactions;
-Phamacocinétique;
-Début d'action;
-Durée d'action;
-Allergies croisées ou intolérance aux ingrédients non pharmacologiques ou au produit en lui-même (ce qui peut aller de l'épice à un autre produit chimique douteux, souvent de multiples constituants en fait);
-Posologie exacte incertaine car produit réparti aléatoirement dans les constituants de la forme pharmaceutique.

DROGUES DE SYNTHÈSE:

Produites dans des laboratoires clandestins, elles sont des améliorations ou des tentatives d'amélioration amenant de nouveaux effets psychotropes. Elles diffèrent ou pas des critères ci-haut et leur utilisation est extrêmement risquée. De plus, vous ne savez pas qui l'a fabriquée, avec quoi, s'il l'a purifiée correctement lors de la synthèse et à quel pourcentage (ce qui déterminera la puissance), comment il l'a réparti et dans quoi. Et dites-vous que si le mode d'administration est par inhalation/combustion, les molécules de certains constituants du produits peuvent être modifiés par la chaleur. Vous ne savez donc pas du tout ce que vous prenez et ni à quelle dose. Faut être complètement fou!!!

Composition du Black Magic Smoke Herbal Incense, un mélange de cannabinols vendu aux États-Unis et sur le point (où c'est peut-être déjà fait) de devenir illégal selon la DEA (U.S. Drug Enforcement Administration):

Damiana, Blue Lotus, Passion Flower, Baybean, Lemon Grass, Dwarf Skull Cap, Indian Pennyworth, Marshmallow and Pink Lotus.

Alors, une petit puff de Quesséça, ça vous tente?

DROGUES NATURELLES:

Même histoire ici. Et pas une plante n'a la même concentration de substance active et, si elle a été extraite, vous ne savez pas plus à quoi elle a été mélangée. Ce n'est pas parce qu'une plante/organisme produit naturellement une drogue qu'elle en est moins dangereuse. Celles qui sont réellement utiles (mais pas pour "tripper", le gouvernement n'encourage pas la consommation de drogues) sont homologuées par Santé Canada et comporte un NPN (Numéro de Produit Naturel) sur l'emballage. Les autres = danger. Et même pour les homologuées, parlez-en au pharmacien.

LA LOI:

Heureusement, ces substances ne sont légales que pendant un cours un laps de temps (mais souvent suffisant pour causer des dommages à la santé de leurs consommateurs et également quelques fois des décès comme avec la boisson "Toro Loco", retirée du marché américain récemment) mais sont aussitôt remplacées par un substitut aux effets similaires ou une nouveauté. La raison est que les chimistes n'ont qu'à modifier légèrement la molécule et c'est reparti, ce n'est plus le même produit, on recommence à vendre. Et la difficulté des agences de régulation antidrogue à classifier comme illégales les drogues au même rythme qu'elles sont créées (ces drogues légales ne le sont donc pas vraiment, elle sont "inclassables temporairement") amplifie le phénomène.

LES RISQUES QUE VOUS ENCOUREZ:

En plus du risque de dommages à votre santé, sachez qu'au moment où va vous être vendu un produit dans un "hemp shop", le vendeur ne pourra même pas vous dire ce qu'il y a à l'intérieur, et quelques fois se retrouva avec des substances prohibées tel que dans l'article de la Presse tellement il ne connaît rien aux procédés de ses fournisseurs. Et le gouvernement peut mettre des trappes à souris, si vous voyez ce que je veux dire ;), en interdisant ou restreignant la possession des précurseurs chimiques. Mes les chimistes sont malins et trouveront toujours des failles dans la loi pour commercialiser de nouvelles molécules. Sachez toutefois qu'en achetant ce type de produit, vous vous exposez à soit acheter un produit illégal ou un produit qui peut devenir illégal en tout temps. Vous pouvez acheter votre produit x lundi et vous retrouver devant le juge parce qu'il est devenu illégal mardi et des policiers vous ont intercepté en possession du produit le mercredi.

Les chimistes seront toujours capables de contourner la loi et c'est à vous de faire preuve d'un jugement libre et éclairé...ce qu'on ne peut pas faire lorsque l'on achète un produit sur lequel on ne peut vous fournir aucune information.

CONSIDÉREZ DONC CES PRODUITS COMME ILLÉGAUX ET DANGEREUX JUSQU'À PREUVE DU CONTRAIRE.

Pour ce qui est de l'opinion un peu idiote de la dame que j'avais posté sur Facebook, elle se contredit de façon flagrante. Elle affirme que les pharmaceutiques lorgnent le magot, mais si c'était le cas, elles ont une capacité de production incroyablement supérieure aux labos clandestins et la drogue est connue avant d'être classée illégale. Donc ils feraient des études, demanderaient une homologation, en produiraient en masse et feraient le pactole. Pourquoi ce n'est pas le cas? Et bien ne vous posez pas la question 2 fois...

Commentaire en question:

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/carrefour/201009/01/01-4311725-non-a-la-repression.php

mercredi 17 novembre 2010

Sujet du jour: l'acide folique et l'enfant à naître

L'acide folique (folate, vitamine B9) est une vitamine soluble dans l'eau ayant un rôle dans la synthèse des purines et de la méthionine, les premiers étant des constituants des acides nucléiques (eux-mêmes des constituants de l'ADN) tandis que l'autre sert à la division cellulaire et à la formation des globules rouges et blancs. Durant la grossesse, il sert donc à la croissance des tissus maternels et fœtaux et occupe un grand rôle dans la prévention d'anomalies du tube neural (ATN, qui est la conséquence d'un défaut de fermeture à l'une des extrémités du tube neural à la 4e semaine). Il peut également prévenir d'autres anomalies telles que les malformations cardiaques, les anomalies de l'appareil urinaire, les fentes oro-faciales, les anomalies des membres, la sténose du pylore et n'a aucune toxicité connue en cas d'excès.On estime que 50% des anomalies peuvent être prévenues par un apport suffisant. Les bienfaits sont tellement flagrants que depuis 1998, il est obligatoire au Canada que la farine blanche, les pâtes alimentaires et la semoule soient enrichis, ce qui a permis d'augmenter l'apport quotidien de 100mcg a 200mcg. Cela aurait fait passer l'incidence d'ATN d'un cas par 1000 grossesses à 1 cas par 2000 grossesses. Toutefois, l'apport nutritionnel recommandé (ANR) est de 600mcg par jour (d'autres sources mentionnent 400mcg). L'acide folique se trouve dans les légumes verts (épinards, choux de Bruxelles, laitue romaine, brocoli, avocat, asperges, pois verts), les légumineuses, les fruits citrins et leurs jus, le foie, les œufs, les bananes, les melons, la levure de bière, les noix, les graines, les champignons et les produits enrichis. Mais attention!! La chaleur de cuisson détruit de 50 à 90% de l'AF et il peut être inactivé par l'oxydation, les pH extrêmes et les ultraviolets! Également, l'AF peut masquer les symptômes de l'anémie aplastique ou constituer un traitement inapproprié pour une anémie pernicieuse. Comme on dit, un "check-up" est de mise avant de tomber enceinte, ainsi qu'un suivi régulier.En raison du manque à gagner alimentaire, l'on recommande toutefois un supplément à toutes les femmes en âge de procréer.

Les bénéfices d'une supplémentation en AF afin de prévenir les ATN étant établis, la SOGC (Society of Obstetricians and Gynaecologists of Canada) en collaboration avec le programme Motherisk de l'Hospital for Sick Children of Toronto, a publié en 2007 les directives suivantes (ce sont les plus appliquées en ce 17/11/2010):

OPTION A:

Pour les patientes avec une diète riche en folates, une bonne observance , une grossesse planifiée, sans risque de santé personnel, il est recommandé d'administrer une multivitamine avec 0.4mg à 1mg d'AF DIE pour au moins 2 à 3 mois avant la conception, durant la grossesse et pour 4 à 6 semaines post-partum ou aussi longtemps que l'allaitement se produit.

OPTION B:

Pour les patientes qui présentent des risques de santé, tels que l'obésité, une histoire familiale d'ATN, appartenance à un groupe ethnique à risque (Ex: les Sikh), de l'épilepsie, un diabète insulino-dépendant, il est recommandé d'administrer une multivitamine avec 5mg d'AF DIE pour au moins 3 mois avant la conception, durant la grossesse et pour 4 à 6 semaines post-partum ou aussi longtemps que l'allaitement se produit. Une augmentation de l'apport en folates est recommandée.

OPTION C:

Pour les patientes avec une diète variable, une mauvaise observance, absence de méthode contraceptive fiable, utilisation de substances tératogènes (toxiques pour le fœtus), la même approche qu'en B est recommandée avec une emphase particulière sur la supplémentation en acide folique.

(Référence: Vigilance Santé, mise à jour Novembre 2010)
(Référence: Guide du Centre IMAGe, 2007)

N.B.N'oubliez pas la 2e politique du blog. Par exemple, ici l'on mentionne que l'AF n'a aucune toxicité connue. Vrai chez une personne sans maladie et aucune médication. Cependant, elle interagit avec certains médicaments tels que le méthotrexate.

mardi 16 novembre 2010

Opinion: la pénurie de médicaments et l'importance d'être à jour dans ses connaissances

Désolé pour mon langage coloré, mais j'en ai assez de la "criss" de pénurie de médicaments. Sans en savoir beaucoup sur les raisons, je peux toutefois vous en dire beaucoup sur les effets que cela cause dans la pratique quotidienne. Les ruptures de stock sont constantes, inquiétantes et même dangereuses en raison de tout ceci (voir plus bas). Mais il y a trois types de pénuries: du médicament breveté (original, nom commercial), pénuries d'original ET de génériques et finalement pénurie de médicaments uniques sans équivalents dans aucune classe (Ex: c'est le seul antibiotique qui peut tuer une bactérie bien spécifique).

http://recherche.cyberpresse.ca/cyberpresse/redirect/field/url/?document=wcm.cyberpresse.ca/article/4342365

Dans la pénurie d'originaux, on fournit des génériques:

-Les patients qui ne reconnaissent plus leurs pilules (changement de compagnie = changement d'apparence, goût, forme, engravure, ingrédients non-pharmacologiques) sont moins enclins à les prendre.

-J'ai observé dans certains cas des effets placebos négatifs, des gens ne croyant plus qu'ils recevaient un médicament aussi bon.

-Malgré ce qu'en diront certains, certains génériques causent des échecs à des traitements qui fonctionnaient aux molécules originales (effet placebo, coïncidence?).

-Le changement constant de l'apparence des comprimés rend l'identification aussi plus difficile pour le pharmacien et augmente le risque d'erreur. Personnellement, j'ai du diazépam qui est indistinguable d'une marque de furosémide. Pfff, j'aurais pas dû dire ça, vous allez venir en espérant que je me trompe ;)

Dans la pénurie "totale", on essaie d'en trouver et on se débrouille avec ce qui reste, ce qui ajoute les difficultés suivantes:

-Un patient qui prend 50mg TID d'un produit X, quand faut le lui vendre en comprimés de 5mg et que ça lui coûte plus cher, croyez-vous qu'il me fait un beau sourire? Et imaginez quand il faut mettre ça dans une Dosette/Dispill. Les pharmaciens, les techniciennes et les infirmières s'arrachent les cheveux.

-Certains ne sont tout simplement pas sécables ou sont à action prolongée ou en capsules impossibles à ouvrir et subdiviser. D'autres ne peuvent pas être écrasés ni saupoudrés.

-Si la patiente ne peut pas avaler et que le liquide est en pénurie, ce n'est pas tous les produits qui peuvent être mis en solution aqueuse ou par d'autres voies d'administration. Le contraire s'aspplique également.

-Il faut conseiller des produits qui ne seraient peut-être pas nos premiers choix faute d'alternative.

-Quand tous nos recours sont épuisés, l'on doit contacter le médecin et changer pour un médicament de la même classe (là on est encore chanceux).

Dans le cas d'une pénurie totale sans équivalent, il faut contacter le prescripteur immédiatement et changer complètement la thérapie, ce qui prive le patient du meilleur traitement. Certains médicaments n'ayant aucun cousin agissant de façon similaire sont particulièrement inquiétants pour la vie de certains patients.


Pourquoi je parlais de l'importance de se mettre à jour? Et bien pour faciliter toutes ces démarches!! En effet, je peux vous donner 2 exemples où un numéro du Québec Pharmacie m'a permis de résoudre des problèmes.

-Pénurie de Purinethol. Pas un seul comprimé. Un article sur une interaction entre l'allopurinol et le Purinethol me revient en tête. Pouf. Me rappelant que l'Imuran est le promédicament du Purinethol, on s'en trouve, on fait notre facteur de conversion en vérifiant avec un pharmacien en greffe de l'HDQ, on appelle le médecin et voilà, problème réglé. (Et non, ça ne vient pas de Cyberpresse, où la journaliste a d'ailleurs fait une coquille, le médicament n'étant pas Inuran mais bien Imuran/azathioprine, qui se transforme in vivo en Purinethol/mercaptopurine.)

-Je me fais demander par une infirmière si je vois un changement récent dans un dossier pour une variation anormale d'INR et, en parlant, on se rend compte que le patient a commencé à consommer des Oméga-3. Merci Québec-Pharmacie!

Toutefois, il ne faut pas céder aux excès. La pression que l'on se met à soit même pour être le meilleur et le plus à jour peut mener certains à craquer, ne plus tolérer le stress et quitter ou se foutre de tout. D'autre vont tellement étudier que ça va en être maladif et malsain pour leur propre santé. Il faut trouver un juste milieu pour être un bon pharmacien tout en arrêtant de se taper sur la tête pour chaque minute que l'on a pas passée dans un bouquin. Mais pour ça malheureusement, c'est peut-être moi qui vais avoir besoin de trucs...

Et de grâce, ne vous jugez pas trop sévèrement entre vous, car cela ne fait qu'ajouter au problème.
 
Les médecins sont pires l'un envers l'autre que les maquereaux.
(Référence: Paracelse, Discours sur l'alchimie)

http://recherche.cyberpresse.ca/cyberpresse/redirect/field/url/?document=wcm.cyberpresse.ca/article/4340694

dimanche 14 novembre 2010

Les pharmaciens "mal-avenants"

Vous est-il déjà arrivé d'entrer dans une pharmacie avec un effet secondaire dont vous voudriez discuter, de rechercher un produit désespérément depuis 30 minutes ou d'avoir un besoin quelconque et de voir que le pharmacien en arrière ne fait rien et se fout de votre présence? Si oui, vous êtes tombé sur ce que j'appelle un pharmacien "mal-avenant".

Ce type de comportement, adopté par certains pharmaciens, me tape royalement sur les nerfs. Quel meilleur moyen d'accomplir notre mission qu'en allant aider le patient à choisir, tout en lui expliquant au passage ce qu'il y a dans ce qu'il achète et comment ça marche? Et pourquoi pas un peu de pharmaco-économie en proposant la marque maison? Cette attitude du "c'est dans la 3e rangée" est totalement contraire à nos responsabilités de protection du public contre les interactions nocives et de choix du meilleur traitement car on laisse les gens ajouter à leur profil des médicaments qu'on ne notera pas au dossier. Cela est d'autant plus problématique avec les gens qui fréquentent de multiples pharmacies. Et imaginez quand c'est le temps de transmettre les informations à un centre hospitalier quand la personne prend en plus des trucs en ventre libre, des produits naturels et autres suppléments qui nous sont inconnus. Et pas très agréable pour les pharmaciens hospitaliers à l'admission lorsqu'ils constatent dans les médicaments amenés par les proches des choses absentes du profil pharmacologique.

Cela peut également être très subtil. Sans refuser la demande de conseil, il ne répondra à rien d'autre que ce que vous demanderez afin de ne pas se mouiller. Ou bien aura tellement l'air bête que ça ne vous tentera même pas de lui parler! Cela lui évitera un appel au médecin (oh my God!) et une procédure de maximum 10 minutes. Pas besoin non plus de se creuser la tête à trouver des mesures non-pharmacologiques, fournir de l'information ou faire un questionnaire pour choisir un médicament de vente libre (MVL) ou une solution de rechange,

Cela se produit également entre nous: voici une petite anecdote personnelle. Un patient vient chercher un médicament contrôlé car sa pharmacie est fermée. Je ne l'ai pas mais je l'envoie ailleurs en lui disant de se faire dépanner en lui donnant un canevas de la prescription (que le pharmacien fournisseur de service devra faxer et faire approuver par le médecin dans les meilleurs délais raisonnables). Je reçois un téléphone antipathique d'une pharmacienne outrée me disant que c'est non transférable (mon logiciel avait mis un numéro de prescription sur le canevas...) et qu'elle refusait de lui fournir. Elle aurait pu le référer, le dépanner ou l'envoyer à l’hôpital afin d'éviter un sevrage. Non, elle perd son temps à me téléphoner pour m’annoncer en grande pompe qu'elle privera le patient d'un médicament essentiel par paresse (mais elle avait le temps de m'appeler par exemple...). Ça aussi, c'est un pharmacien "mal-avenant" parce qu'elle nous a fait passer tous les deux pour des incompétents en plus de nuire au patient. En tout cas, le lendemain le patient devait avoir toute une histoire à raconter à son pharmacien régulier. Et elle ne saura probablement jamais la façon de penser du pharmacien régulier et se confortera dans sa rigidité et sa peur maladive d'aider les gens.Ou ne sera jamais informée d'une hospitalisation d'urgence causée par son manque de motivation et de bon-vouloir.

Alors, si le pharmacien est clairement en train de ne rien faire (N.B. Un pharmacien qui tape sur un ordinateur, il ne fait pas rien, on reviendra sur le sujet) et se fout de vous, ça vous donne déjà un aperçu du manque de service réel (ce que j'appelle les services réels et les services factices seront discutés également plus tard) auquel vous pouvez vous attendre si vous renouvelez vos prescriptions à cet endroit. Dites-vous que la loi du moindre effort prévaudra!

Sortez et allez ailleurs, c'est le meilleur conseil que je peux vous donner. Peu d'entre-nous peuvent réellement choisir leur médecin en raison de la pénurie, mais vous pouvez tous choisir votre pharmacien. Dû moins encore, pour l'instant...

samedi 13 novembre 2010

C'est parti

Bonjour et merci d'être ici dans ce blogue et d'assister à mes débuts ;). Comme vous vous en doutez bien, nous parlerons majoritairement de pharmacie et de médecine. Nous vous ferons voir l'autre côté du miroir et, je l'espère, découvrir des choses insoupçonnées. Le but de ce blogue est également de créer une communauté d'entraide "pharmaco-médicale" si on peut dire, qui sera monitorée par ma conjointe et moi de la manière la plus objective possible. Vous aurez la possibilité de poser des questions, proposer des sujets, par e-mail ou par commentaires, qui seront par la suite traités de façon plus large afin de conserver la confidentialité si la personne le désirait. J'y vois également l'occasion en or de vous faire profiter d'une littérature médicale à jour à laquelle vous ne pourriez avoir accès autrement. Je vous invite également à prendre connaissance de la politique du blog.