Vous est-il déjà arrivé d'entrer dans une pharmacie avec un effet secondaire dont vous voudriez discuter, de rechercher un produit désespérément depuis 30 minutes ou d'avoir un besoin quelconque et de voir que le pharmacien en arrière ne fait rien et se fout de votre présence? Si oui, vous êtes tombé sur ce que j'appelle un pharmacien "mal-avenant".
Ce type de comportement, adopté par certains pharmaciens, me tape royalement sur les nerfs. Quel meilleur moyen d'accomplir notre mission qu'en allant aider le patient à choisir, tout en lui expliquant au passage ce qu'il y a dans ce qu'il achète et comment ça marche? Et pourquoi pas un peu de pharmaco-économie en proposant la marque maison? Cette attitude du "c'est dans la 3e rangée" est totalement contraire à nos responsabilités de protection du public contre les interactions nocives et de choix du meilleur traitement car on laisse les gens ajouter à leur profil des médicaments qu'on ne notera pas au dossier. Cela est d'autant plus problématique avec les gens qui fréquentent de multiples pharmacies. Et imaginez quand c'est le temps de transmettre les informations à un centre hospitalier quand la personne prend en plus des trucs en ventre libre, des produits naturels et autres suppléments qui nous sont inconnus. Et pas très agréable pour les pharmaciens hospitaliers à l'admission lorsqu'ils constatent dans les médicaments amenés par les proches des choses absentes du profil pharmacologique.
Cela peut également être très subtil. Sans refuser la demande de conseil, il ne répondra à rien d'autre que ce que vous demanderez afin de ne pas se mouiller. Ou bien aura tellement l'air bête que ça ne vous tentera même pas de lui parler! Cela lui évitera un appel au médecin (oh my God!) et une procédure de maximum 10 minutes. Pas besoin non plus de se creuser la tête à trouver des mesures non-pharmacologiques, fournir de l'information ou faire un questionnaire pour choisir un médicament de vente libre (MVL) ou une solution de rechange,
Cela se produit également entre nous: voici une petite anecdote personnelle. Un patient vient chercher un médicament contrôlé car sa pharmacie est fermée. Je ne l'ai pas mais je l'envoie ailleurs en lui disant de se faire dépanner en lui donnant un canevas de la prescription (que le pharmacien fournisseur de service devra faxer et faire approuver par le médecin dans les meilleurs délais raisonnables). Je reçois un téléphone antipathique d'une pharmacienne outrée me disant que c'est non transférable (mon logiciel avait mis un numéro de prescription sur le canevas...) et qu'elle refusait de lui fournir. Elle aurait pu le référer, le dépanner ou l'envoyer à l’hôpital afin d'éviter un sevrage. Non, elle perd son temps à me téléphoner pour m’annoncer en grande pompe qu'elle privera le patient d'un médicament essentiel par paresse (mais elle avait le temps de m'appeler par exemple...). Ça aussi, c'est un pharmacien "mal-avenant" parce qu'elle nous a fait passer tous les deux pour des incompétents en plus de nuire au patient. En tout cas, le lendemain le patient devait avoir toute une histoire à raconter à son pharmacien régulier. Et elle ne saura probablement jamais la façon de penser du pharmacien régulier et se confortera dans sa rigidité et sa peur maladive d'aider les gens.Ou ne sera jamais informée d'une hospitalisation d'urgence causée par son manque de motivation et de bon-vouloir.
Alors, si le pharmacien est clairement en train de ne rien faire (N.B. Un pharmacien qui tape sur un ordinateur, il ne fait pas rien, on reviendra sur le sujet) et se fout de vous, ça vous donne déjà un aperçu du manque de service réel (ce que j'appelle les services réels et les services factices seront discutés également plus tard) auquel vous pouvez vous attendre si vous renouvelez vos prescriptions à cet endroit. Dites-vous que la loi du moindre effort prévaudra!
Sortez et allez ailleurs, c'est le meilleur conseil que je peux vous donner. Peu d'entre-nous peuvent réellement choisir leur médecin en raison de la pénurie, mais vous pouvez tous choisir votre pharmacien. Dû moins encore, pour l'instant...
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